Je vois grand-père dans les branches d’un acacia. Son regard est devenu vert, son corps brun foncé semble avoir adopté la couleur de l’écorce. Je ne lui fais pas de grands signes, je ne lui montre pas ma surprise de le voir. Je lui envoie une pensée et quelques mots pour la forme sans me préoccuper qu’il les entende. Il ne peut que connaître et partager ma tendresse. Il suit le mouvement de sa vie, peut-être qu’il bouge imperceptiblement avec le soleil ou l’ombre, fait le tour du tronc, passe d’une branche à l’autre ou d’un arbre à l’autre. En l’observant, je continue à apprendre des mystères du monde, de la physique des corps, de la complexité des rythmes dans lesquels nous jouons ou sommes joués. J’avais besoin de le voir pour ne pas me décrocher du piano, pour ne pas renoncer à ce passage trop difficile. Je reste arboricole. C’est ce qu’il me dit.
Alexandre Hollan, fusain
nuit et jour 
C’est tendre et plein d’émotion simple. Merci.
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Ce grand père devenu (?) arbre assied davantage son statu d’ancêtre.
C’est très poétique.
Ce serait un arbre poussé magiquement sur ses cendres semées dans ton jardin ?
Son âme passerait, en ombre, de branche en branche …
(si ce n’est pas cela, rien n’interdit au lecteur de le ressentir ainsi … n’est-ce pas ?)
Le détour par le piano donne une … touche musicale.
On (je) s’interroge sur ce passage difficile que le Grand Père (ici il se revêt d’un peu de sens propre) aide à franchir .
Un personnage qui rejoint les deux autres, dans cette suite de textes ?
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Tous mes personnages sont liés, font partie du même monde. Ce grand-père est un des premiers arrivés. J’en retrouve sa trace ici en 1981,
https://poemesparenethibaud.blogspot.com/2008/08/mon-grand-pere.html
Il a laissé beaucoup d’autres traces un peu partout dans mes écrits.
Il avait deux bœufs qui ont laissé des traces et que j’ai retrouvés, d’une certaine façon, sur le piano :
https://contactsimprovisations.blogspot.com/2024/06/les-bufs-et-loiseau.html
Dans chaque texte il y a des allusions à une autre partie de l’histoire, ce que vous avez subodoré !
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j’aime retrouver ce grand-père dans l’arbre, c’est comme un rêve, son regard vert, son corps agile encore… comme un rêve… et de quelle couleur est son cœur ?
les miens aussi avaient des boeufs et des attelages et ils avaient les mains calleuses
merci à vous, René
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J’avais rendez-vous avec ce grand-père ces derniers jours, et nous avons justement trouvé une nouvelle couleur. On peut lire ce qu’il en reste ici :
https://contesparenethibaud.blogspot.com/2024/01/princesse-la-galette.html
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