J’ai retrouvé le goût rouge praline de la brioche tout imprégnant le chaud du lit en me couchant, alors que j’aurais pu penser qu’elle ne connaissait même pas l’adresse où je vivais. Comment les draps de mon lit avaient flotté dans l’air d’été d’une aquarelle… pour venir ce soir de décembre se lover sur moi, découvrant que j’avais sans doute glissé de monsieur Nuit à moi, de moi à lui dans ces minutes d’inattention en plein jour, comme dans la nuit on change de rêve, en passant.
Petites prunes allongées presque ovales bien poilues toutes brunes et rases, épaule contre épaule côte à côte et dos à dos ventre à ventre, une portée de fruits mûrs juteux à pleins corps verts juste acides pour s’en pourlécher où trempent des petites graines noires insaisissables glissantes.
Je cherche les grosses oranges amères à côté comme des tantes voisines chaperonnes gardiennes de sève précieuse dans leur peau un peu rêche, épaisse, issue des montagnes maritimes, bleues et oranges au ventre rond tout en bonbonne, au col défait de feuilles bien vertes luisantes et souples, résistantes au soleil et au froid, attendant à la cave comme à l’étal comme sur la branche aux fleurs blanches ovales et odorantes renouvelées sans crainte en cours de saison. Avec elles (les oranges et quelques morceaux de courge sucrée) je ferai des confitures. Alléchantes.

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