à Annie

toi vous, a-t-elle dit à la cantonade
j’ai envie de répondre à cela
ou devrais-je dire cela répond à ce… quoi ?
ce bonheur.
Cela vient me donner le mot que j’avais à la bouche.
La pomme que je regarde, celle que je viens de partager, le goût qui emplit ma bouche avant que je ne déguste, le parfum qui l’a précédé, explosant au tranchant du couteau, cet assaut fluide de suavité aérienne qui caresse le nez et fait naître une brise intérieure au devant du visage, un ruisseau de couleurs mêlées, ailées, ceci.
Le regard, quand tu le poses sur la beauté qui te parle, sans un mot mais pleine, offerte à tous les sens, à toutes leurs caresses, le regard s’enivre, voyage, s’introduit, se glisse partout où il découvre passage,
le regard, comblé, reçoit autant qu’il se donne et surtout
surtout il sait qu’il n’est pas seul, que tout cela est sans limite et qu’il a lui-même trouvé la voie du sans limite, la voie du partage, de fait, le lieu de rencontre de toi, de vous.
Quand nos sens plongent dans le fruit, dans la branche, la feuille, dans l’eau, la terre, le vent, nous ne sommes pas séparés, nous sommes ensemble.
Nous ne butons pas sur ce qui est si souvent, la limite de l’autre.
Co-incidence …Cela vient en écho à ma lecture « Bonheurs du jour » et c’est comme « Le petit bonheur » de Félix Leclerc, celui que l’on trouve au bord de la vie, « bmt », bonheur malgré tout, bonheur de l’instant, dans ces fruits pulpeux ou ces noix luisant sous leur coque, et dans ces voix chères qui nous hèlent, de près, de loin, à la cantonade! Et nous voilà huilés, hélés, heureux, tout juste maintenant.
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Les choses se passent dans le présent et je crois que ce sont proprement toujours des co-incidences. De quel « bonheurs du jour » parles-tu ? Il y en a un de Jacques Bosse que j’avais beaucoup aimé.
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Pas toujours, à mes yeux : Il y a, pour moi, dans coïncidence, un peu plus que contemporanéité : simultanéité, synchronie. Le livre qui dans le même temps où s’écrivait ton texte m’interpellait sur le mot « bonheur » est « Bonheurs du jour Anthropologie de l’instant », que j’avais déjà évoqué.
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cet espace de vie dont nous participons tous belle journée à toi cher René
PS : je n’arrive plus à me connecter sur word press 😉
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Merci chère Huê de ta fidèle connexion
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Merci Noëlle de la précision. La densité des coïncidences (qui paraît magique, mais ne l’est certainement pas plus que le reste) ne m’échappe pas toujours… non plus.
Cela me rappelle Anne Pierjean qui me racontait sa découverte de ce mot lorsqu’elle était enfant : elle lisait « coin qui danse » et plus tard elle aimait l’entendre « coin si dense ».
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