
Dedans, c’est demain au creux de la main. Dehors c’est le creux du solstice, l’hiver.
Dedans, l’enfant est dans le panier entrecroisé d’osier. L’enfant est le passé et l’avenir tout entiers.
Dehors, l’hiver, c’est humer la fumée d’un tas de fumier, c’est une fourche plantée dans l’antre de la chaude bouse, du foin fané, du purin qui fuit, du feu de la fente, de la braise orange, du manteau, pelisse épaisse de la nuit où fusent les étoiles.
Dedans cette présence de l’enfant nouveau-né est tellement bouleversante pour l’human
qu’il perd complètement la notion du temps, de l’espace
qu’il embrasse l’étoile et l’animal d’un même souffle, d’un feu,
qu’il les prend dans ses mains, les miniaturise,
les cuit, les refroidit.
Dehors dedans trouve l’entre-ouverture où ça respire, où ça joue, où continue le temps.
Jean Arp, Balcon I, 1925
