
Un peu de vent rebrousse le ciel presque méchamment et de bleu qu’il était le voilà couvert de gris de noir de blanc.
Mais il se radoucit déjà, se crève sur des lacs bleu clair, s’éparpille.
La ville en-dessous, indifférente, rugit, je m’en aperçois soudain. Je dois l’oublier celle-là, ses véhicules en incessants orages de leurs moteurs à explosion, de leurs cinglantes trombes. Toute cette vie que je n’en finis pas de quitter. Il faut quitter, se résoudre à quitter, lever les yeux au ciel ou gratter le crayon sur le papier.
Trouver quelqu’un là-haut, ou ici-bas sous la main énervée. Quelqu’un là où il n’y a personne.
Edward Hopper, crayon et aquarelle sur papier, 1927
Très belle incarnation de Hopper…une peau lactée…le ciel n’est pas loin, celui vers lequel porte le souffle du texte.
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Vous dites une chose incroyablement juste ! L’incarnation… ce qui est comme suspendu, dans les coussins, dans la chevelure… tandis que le corps est blanc, non pas livide, mais très exactement lacté (d’avant et non pas d’après), porté comme un îlot, s’incarnant espace, comme enfanté par lui ou peut-être matérialisé, logé pour un instant suspendu (encore une fois) dans l’espace que Hopper aime tant.
Ce qui est incarné (la main) abandonne sa présence dans l’ouvrage (la peinture, le texte) c’est pourquoi les mots que vous avez choisis m’émerveillent autant ! Très belle incarnation de Hopper…
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Avant…Après…Faut-il les opposer à un maintenant?..Je repense à « l’orchidée non créée », encore fantomatique et pourtant déjà incarnée dans la main qui l’esquisse. Sans doute y a-t-il une place en nous pour ce qui, anticipant et/ou excédant l’incarnation, lui appartient aussi, en dessine l’auréole…Ce serait le souffle, l’âme, un « esprit ».
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Je n’oppose pas, je situe. Il n’y a rien à exclure.
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Tant mieux, René.
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