
Il y a là un bout de ciel dont Monet a le secret. Ce petit bout dans un coin en haut du tableau par où entre la fuite illimitée des souvenirs d’enfance. Ce ciel d’un instant en fuite toujours même et toujours nouveau car il est fait du regard d’un enfant étonné qui l’a en une seule fois chevauché dans l’éternité. Alors il reste, comme une parole de l’Univers, un lieu d’entrée dans le sens de l’existence.
Tout le reste du tableau qui bouillonne, tout cet en-deçà qui piaffe, c’est bien du Monet aussi, c’est bien du remplissage de vie, de l’exultation à touche que veux-tu.
Claude Monet, Matinée sur la Seine, 1897
remerciements à n.c. qui m’a fait connaître ce tableau
La vie enveloppe l’enfant d’une exubérance de nuit bleue et voici qu’au petit matin se produit de son ciel une échappée dans l’air et dans les eaux…là où il peut arpenter son origine lumineuse.
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Votre enfant m’évoque Novalis et Saint-John Perse… Vous êtes bonne fée !
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Oui et peut-être aussi Nietzsche : l’enfant est l’ultime métamorphose de Zarathoustra, je crois.
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Pourtant, à l’inverse, le mien n’avait rien de mythique !
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mythique, l’enfant nietzschéen?
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L’enfant dont je parlais est seulement l’expérience d’un regard qui découvre, il est sans références.
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Oui. Alors il est aussi hors la poésie et la philosophie. Son regard y supplée…
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Il est pourtant à l’intérieur du texte, créé dans le texte, qu’on appelle cela poésie ou non. Quant à la philosophie, certes, elle serait un supplément.
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